Travailler en freelance ou en indépendant est devenu courant depuis quelques années. Toutefois, il s’agit d’un statut encore bien peu encadré par la loi. Aussi, avant d’envisager de travailler en freelance, vous devez vous renseigner avec soin sur son fonctionnement. Découvrez dans cet article, le mode d’emploi pour travailler en freelance.
Que signifie travailler en freelance ?
Travailler en freelance signifie tout simplement travailler en indépendant. De ce fait, travailler en freelance implique qu’une personne physique soit simultanément entrepreneur et son propre employé. On parle également de travailler à son compte. Travailler en freelance diffère du salariat en cela même qu’il n’y a aucun rapport de subordination entre le travailleur et la société cliente. Le freelance travaille en effet avec différentes sociétés. Aussi, le lien de subordination est ce qui distingue le contrat de freelance de celui de salarié classique (avec CDD, CDI, etc)
Ainsi, pour travailler en freelance, vous devez accomplir des démarches administratives au préalable. Pour cela, vous devrez commencer par une inscription au Registre de Commerce et des Sociétés (RCS), afin de pouvoir facturer vos clients. Ensuite, vous devrez vous affilier au régime des indépendants afin d’assurer votre protection sociale.
Cliquez ICI pour recevoir 1H de formation offerte
1. Avantages et contraintes consécutifs au fait de travailler en freelance
L’avantage premier de travailler en freelance est que vous disposez d’une grande autonomie. Cette autonomie intervient dans le choix de vos horaires de travail, le choix et le volume de vos missions. Vous discutez également de la question de la rémunération directement avec vos clients. Ce qui fait que votre salaire n’est pas fixe.
Travailler en freelance vous donne également droit de choisir librement les sociétés avec lesquelles vous souhaitez travailler. Toutefois, travailler en freelance peut s’avérer épuisant. En effet, vous êtes seul à devoir gérer les différents aspects de votre mission. En revanche, vous pouvez envisager la possibilité de sous-traiter certains aspects de vos missions à des tiers. Néanmoins, ce sera à vous de supporter les frais occasionnés par une telle démarche.
Lorsqu’il s’agit de travailler en freelance, le défi majeur vient du fait que vous aurez à gérer tout seul les différents postes d’une activité commerciale. Ainsi la production, les contrats, le marketing, la vente et la comptabilité relèvent de votre responsabilité. Faire appel à un expert externe engendrerait des coûts que vous ne pouvez pas forcément vous permettre.
Au-delà de l’aspect gestion, le travailleur freelance est également exposé au risque du manque de travail. Cela signifie que vous ne disposez pas alors d’une entrée d’argent. Ce qui peut facilement arriver entre deux missions.
2. Travailler en freelance : Obligations relatives au contrat de freelance
Une fois que vous acceptez une mission, il est important que vous puissiez établir un contrat de freelance avec la société cliente. Ce contrat de prestation de services entraîne différentes obligations entre vous et la société cliente.
Les engagements du freelance
Avant de signer un contrat de freelance, vous devez en amont vous enregistrer auprès de Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Vous recevrez alors un numéro siret valide qui devra être mentionné sur chacune de vos factures. Pour travailler en freelance, vous devez également souscrire à une assurance responsabilité civile professionnel. Cette dernière vous couvre en cas de dommages.
Lorsque vous signez un contrat de freelance, vous êtes tenu à une obligation de moyen. C’est-à-dire qu’il est de votre responsabilité d’employer les moyens nécessaires pour remplir votre mission.
Les obligations de la société cliente
La société cliente a surtout une obligation de payer la prestation que vous accomplissez pour elle. Ceci étant, le contrat de freelance prévoit généralement une durée fixe pour la réalisation de la mission confiée. La rémunération du service est également consentie par les deux parties. Au terme de la mission, la société cliente se devra de régler le montant arrêté.
Dans certains cas, la rémunération peut être variable. Elle dépend alors de la réussite ou de l’échec de la mission et de la satisfaction du client. Néanmoins, le contrat de freelance doit prévoir un montant minimum de rétribution. Ce montant quant à lui ne dépend en rien de la réussite ou de l’échec de la mission.
Il est du devoir de la société cliente de mettre en oeuvre les moyens nécessaires afin de faciliter l’exécution de la mission. Pour ce faire, elle devra par exemple fournir le matériel ou les informations nécessaires tout au long de la mission.
Statut juridique pour travailler en freelance
Pour travailler en freelance, vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques. Le freelance peut alors :
1. Se déclarer auto entrepreneur
Le régime auto entrepreneur est en vigueur depuis 2009, bien qu’aujourd’hui on parle davantage de micro-entrepreneur. En tant qu’auto entrepreneur, vous avez la possibilité d’exercer plusieurs activités. Cependant, il est important que vous puissiez respecter les plafonds du chiffre d’affaire imposés.
Le régime fiscal de l’auto entrepreneur a subi quelques modifications depuis le 1er janvier 2018. Depuis lors, le plafond du chiffre d’affaire a augmenté. L’auto entrepreneur a désormais la possibilité de réaliser un chiffre d’affaire hors taxe 70 000 euros au maximum. Ce montant concerne les prestations de services. Pour ce qui est des activités commerciales, le plafond est fixé à 170 000 euros hors taxes.
2. Créer une entreprise individuelle
Il s’agit précisément de créer une Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL). Ce faisant, vous devez séparer votre patrimoine en deux parties, l’une personnelle et l’autre professionnelle. Le patrimoine professionnel ou d’affectation est celui qui servira de garantie auprès de vos créanciers. Aussi, en cas de dettes, c’est lui seul qui peut être saisi.
3. Opter pour une société unipersonnelle
Pour travailler en freelance, vous pouvez également faire le choix de créer une société unipersonnelle. Vous pouvez alors créer une Société pas Action Simplifiée Unipersonnelle (SASU) ou une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL). Ainsi, vous serez responsable à la hauteur du capital financier investi.
Par ailleurs, il existe plusieurs autres montages de sociétés accessibles pour le freelance. Il peut également faire son choix entre la : Société civile libérale (SEL), Société Civile Professionnelle (SCP), Société Civile de Moyens (SCM) ou encore Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée (SELARL).
4. Le portage salarial
Le portage salarial est décrite par la loi n°2015-380 du 2 avril 2015. Il correspond à une relation contractuelle tripartite entre le client d’une part, l’entreprise de portage salarial et le freelance d’autre part. Ce dernier est alors considéré comme salarié porté. Il est de ce fait rémunéré par l’entreprise de partage salarial.
Travailler en freelance pour une entreprise de portage salarial présente un avantage majeur. Cette dernière est en charge des formalités administratives, juridiques et comptables relatives à votre activité. Le portage salarial représente ainsi un juste milieu entre la liberté du statut d’indépendant et celui de salarié.
Travailler en freelance : Protections sociales et régime fiscal du freelance
Autrefois, l’affiliation au Régime Social de Indépendants (RSI) était possible pour les auto entrepreneurs, les EIRL et les EURL. Ainsi, maladies et indemnité journalières, allocations familiales, retraite et invalidité étaient prises en charge. Les freelances ayant opté pour la création d’une SASU quant à eux dépendaient du régime général de la sécurité sociale.
Cependant, depuis le 1er janvier 2018, la RSI a été dissout. Dorénavant, tous les travailleurs indépendants y compris ceux ayant opté pour le portage salarial sont affiliés au régime général de la sécurité sociale (encore appelé SSI). Ce dernier présente de fait beaucoup plus d’avantages que le RSI.
Le régime fiscal du freelance dépend étroitement du statut juridique choisi. Etant un travailleur indépendant réalisant des prestations, vous êtes soumis au régime micro-BNC. De ce fait, vous serez prélevé de l’impôt sur le revenu. Ainsi, 2.2 % de votre chiffre d’affaire devra être déclaré. Par contre, vous devez respecter le plafond maximum de 70 000 euros hors taxe de chiffre d’affaire.
Le freelance exerçant une activité commerciale est pour sa part soumis au régime micro-BIC. Aussi, vous serez tenu de respecter le plafond maximum de 170 000 euros hors taxe pour votre chiffre d’affaire. Lorsque vous êtes soumis au régime micro-BNC ou micro-BIC, il est conseillé d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. De cette façon, vous devrez faire un versement unique qui couvrira à la fois l’impôt sur le revenu et les charges sociales.
Lorsque vous travaillez en freelance en tant que salarié porté, vous êtes soumis à l’impôt sur le revenu. Ceux ayant créé une société unipersonnelle ou une entreprise individuelle ont le choix entre l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés.
Comment travailler en freelance ?
Travailler en freelance est une forme de travail qui s’adapte à de nombreux secteurs professionnels. Esthétisme, coiffure, informatique, ou encore activités artistiques peuvent toutes être exercées en freelance.
1. Créer son profil et définir sa stratégie
Pour travailler en freelance et avoir du succès, vous devez vous distinguer sur le marché. Pour ce faire, vous devez travailler à créer de la valeur ajoutée. Aussi, il est important d’identifier ce vous pouvez apporter en plus sur le terrain comparativement à vos concurrents. Une fois cela fait, assurez-vous de communiquer sur votre activité dans votre entourage. Il faut que vos potentiels clients viennent à vous. Pour cela, c’est à vous de leur en donner la raison.
Un autre moyen serait de développer une expertise dans un domaine cible. Ainsi, plutôt que d’être coach sportif, vous pouvez restreindre votre clientèle cible en choisissant d’accompagner des femmes à retrouver leur ligne après accouchement. Testez différentes options et choisissez celle qui vous conviendra le mieux.
2. Fixer sa grille tarifaire
Tandis que vous définissez vos différentes prestations, pensez également à leurs coûts. Ce n’est pas chose facile car plusieurs paramètres entrent en compte. Cependant, vous pouvez procéder en tenant compte de l’effort nécessaire pour la réalisation de ladite prestation. En effet, si vous devez acheter du matériel pour préparer votre produit, veillez à inclure leur coût dans le prix final du produit. N’oubliez pas qu’une partie du prix de cette prestation ira dans les caisses de l’Etat.
Par ailleurs, veillez à inclure le temps passé à la réalisation du produit dans le prix final. En effet, vous aurez probablement à investir du temps à la réalisation du produit ou service. Ceci étant, ce temps doit être rémunéré.
Prenez bien en compte chacun de ces paramètres pendant que vous élaborez votre grille tarifaire. Même si le prix semble élevé pour le produit, vous êtes seul juge des coûts supplémentaires à inclure. Ceci étant, vous devez vous assurer d’offrir une prestation de qualité qui justifiera le coût de votre produit ou service.
3. Trouver les bons clients
Il s’agit là d’une étape cruciale. Pour ce faire, sachez que votre recherche se fera en fonction du marché que vous ciblez. Voici toutefois des moyens que vous pouvez utiliser :
- Utiliser le bouche à oreille : C’est le moyen par excellence pour trouver vos premiers clients. Aussi, n’hésitez pas à parler de votre nouvelle activité autour de vous. Dites-le à votre famille, vos proches et vos contacts. Inscrivez-vous également sur les sites relayant ce genre d’informations. Participez également aux événements de networking dans votre domaine d’expertise.
- Rejoindre un site internet qui recrute des freelances : Selon votre domaine, vous trouverez différentes plateformes sur internet qui pourraient recourir à vos services. C’est le cas avec les sites web tels que Malt, redacteurweb, etc. Par la suite, il faudra soigner votre profil, pour que les clients vous trouvent rapidement.
- Créer un site internet : Il s’agit là d’une étape quasi obligatoire de nos jours. La création d’un site internet reste le meilleur moyen de communiquer sur son entreprise afin de trouver des clients.
En définitive, travailler en freelance demande que vous investissiez beaucoup de temps. D’une part pour effectuer les différentes étapes nécessaires à l’exercice légale de votre activité. D’autre part pour trouver et démarcher vos futurs clients. Cependant, en suivant les points énumérés plus haut, vous serez en mesure de trouver votre place en tant que freelance.
Pour aller loin, je vous propose de suivre cette vidéo : 6 idées de revenus passifs : 2000€/ mois.